La gare de Saint-Ghislain


Le chemin de fer arrive à Saint-Ghislain le 7 août 1842 avec la mise en service de la ligne Mons – Saint-Ghislain – Quiévrain qui sera raccordée au réseau français le 14 novembre de la même année. Le développement des charbonnages borains et l’essor industriel (verreries, faïenceries, produits réfractaires, constructions mécaniques etc …) engendrèrent l’extension du réseau ferroviaire autour de Saint-Ghislain. De nouvelles lignes sont construites :

  • en 1861, Saint-Ghislain – Basècles, prolongée ensuite vers Leuze et Tournai
  • en 1867, Saint-Ghislain – Frameries via Hornu et Quaregnon-Monsville
  • en 1874, Saint-Ghislain – Mons via Warquignies
  • en 1876, Saint-Ghislain – Jurbise via Baudour
  • en 1879, Saint-Ghislain – Ath via Sirault et Chièvres
    Il faut ajouter que depuis le 10 juillet 1840, une ligne industrielle destinée au transport du charbon, reliait la gare charbonnière de Warquignies au port de Saint-Ghislain situé le long du canal de Mons à Condé.
    Rapidement la gare de Saint-Ghislain sera équipée d’un faisceau de triage pour les trains de marchandises, de deux remises pour les locomotives et d’un atelier pour la réparation des wagons.
    Saint-Ghislain était ainsi doté d’un outil performant largement utilisé par l’occupant allemand durant la 2ème guerre mondiale. Alors que se préparait le débarquement de Normandie, l’aviation alliée bombarde Saint-Ghislain durant la nuit du 1er au 2 mai 1944. Les installations ferroviaires sont détruites à plus de 90%. Seul le bâtiment voyageur fut peu touché et est encore en place aujourd’hui.

L’après-guerre Dès la paix revenue, la reconstruction de la gare débute aussitôt car il est indispensable de relancer au plus vite l’économie de la région.
Après 1960, la gare de formation comptait 48 voies. Le triage des wagons s’effectuait vers 4 pinces équipées de freins de voies pneumatiques. Saint-Ghislain était alors la gare de triage la plus moderne du réseau. Avec la fin de la traction vapeur en 1966 un atelier de traction diesel (ATD) est implanté à la limite d’Hornu et de Wasmuël, pour abriter les premières locomotives diesel affectées à Saint-Ghislain. A son apogée, dans les années 1970-1980, plus de 2000 wagons étaient traités par jour, 6 jours sur 7. Il n’y avait pas de triage le dimanche.
Au début des années 2000 le déclin va débuter. Saint- Ghislain va perdre son statut de gare de formation tandis que les activités de l’ATD seront transférées à Monceau. L’atelier des wagons avait déjà été fermé au début de l’année 1996.
Actuellement Saint-Ghislain connaît toujours un trafic voyageurs important, 4000 navetteurs et étudiants fréquentent la gare les jours de semaine. Pour les marchandises, seul subsiste la desserte de la zone industrielle de Tertre .
Réclamée par les industriels des deux côtés de la frontière, la réouverture du point frontière Quiévrain – Blanc-Misseron pourrait rendre à la gare une partie de ses activités. De même la ligne industrielle n° 242 a été rénovée afin de desservir le port autonome situé à la darse de Ghlin sur le canal Nimy – Blaton.
L’ancien atelier des wagons est loué depuis 1998 par le PFT afin d’abriter le matériel historique préservé par l’association. Si momentanément il n’est ouvert au public que le premier samedi du mois, il deviendra à terme le Musée Rétrotrain.