
La ligne internationale Jurbise – Cambrai via Baudour, Saint-Ghislain, Warquignies, Dour et Roisin-Autreppe. Mise en service le 1er mai 1882, la ligne 98a reliait Dour à Roisin-Autreppe. Dix ans plus tard elle était prolongée en France vers Bavay et reprise à l’indicateur sous le n° 90 A.
De Roisin-Autreppe à Bavay-Louvignies
Le versant français au-delà de Roisin-Autreppe vers les gares de Bavay-Louvignies, Bavay-Annexe et Hon-Hergies.
La France fut-elle réellement intéressée par une ligne internationale à partir de Roisin-Autreppe? On dit que oui… La Compagnie Anonyme des Chemins de Fer du Nord avait introduisit une demande d’exploitation ferroviaire le 5 décembre 1879 pour les communes de Mecquignies, Louvignies, Bavay, Saint-Vast, Bellignies et Guissignies.
Les Marbreries
Ce « versant français » de la ligne internationale 90a desservait toutes les marbreries de Bavay à Hon-Hergies. Par là transitaient les marbres rouges de Belgique, la pierre bleue de Soignies acheminée via Jeumont.
Quant au trafic des voyageurs, les deux conflits mondiaux allaient gommer son statut international: il fut interrompu unilatéralement par la France dès la déclaration de la première guerre mondiale, ce qui força les voyageurs à changer de train à Roisin-Autreppe après le contrôle douanier.
Le second conflit mondial allait mettre un terme définitif à la dimension internationale de la ligne, la France ayant démonté les voies de jonction avec la Belgique dès 1939.
La gare de Bavay
La voie, côté France, est d’une qualité relative. Rails droits dans les courbes, nombreux morceaux de rails… La ligne dite « d’Escaudoeuvres à Gussignies » est, aujourd’hui, à voie unique et est encore parfois utilisée par les convois de pierres des carrières de Bettrechies.
A l’approche de la gare de Bavay, on découvre en contre-bas sur la droite le Château Rametz que jouxtait, jadis, les « Carrières de Bavay ». A l’opposé, sur la gauche, les traces de la ligne Magino qui a oublié ici un de ses sordides souvenirs, un fortin. Les usines des engrais Derome sont en vue.
La gare de Bavay-Louvignies était équipée de deux voies vers Cambrai, de deux autres vers Le Quesnoy, et d’un quai de chargement. Le bâtiment « voyageurs » avait été construit dans le plus style « Nord Belge », à l’image des stations de Feignies, disparue aujourd’hui, et de Quévy. L’imposant bâtiment comptait 21 fenêtres (!) au rez-de-chaussée. La partie principale comportait, entre autres, une salle des guichets en bois sculpté, diverses petites salles et bureaux, des caves et quelques annexes. A côté, le bâtiment des douanes.
Si les bâtiments des gares villageoises vers Bavay ont souvent été sauvegardés et superbement restaurés par des leurs nouveaux propriétaires, l’oubli a malheureusement pris la main en gare de Bavay-Louvignies qui est rasée aujourd’hui.
La ligne des marbriers et le contournement de Bavay
A Bettrechies une voie normale exploitée par la Compagnie de Bettrechies appelée ligne des Marbriers se détachait de la ligne Roisin Cambrai du réseau Nord. Une ligne en cul de sac jusqu’à Hon.
A Houdain une bifurcation vers Bavay Annexe. (Exploitée de 1895 à 1967 pour Hon Hergies et de 1895 à 1953 pour Bavay Annexe)
L’assiette de la ligne recouverte par les déblais de la carrière de Bettrechies est encore visible à Bellignies. La voie est toutefois interrompue par une série de propriétés privées..
La gare d’Houdain-lez-Bavay a, elle aussi, été construite dans le style « Nord Belge ». Au bâtiment principal s’ajoutait un petit magasin ainsi qu’une cour aux marchandises.
A cet endroit, la ligne se sépare en deux directions: l’une continue vers le cul-de-sac de Hon-Hergies et la petite station. Terminus, l’autre part vers Bavay-Annexe.












