Wasmuël et le Rail


Wasmuël n’a jamais eu de gare sur son territoire. Par contre, certaines entreprises étaient connectées aux rails par des raccordements privés depuis deux gares toutes proches : Quaregnon-Wasmuël (L 97) et Hornu (L 98 C).

Entre Quaregnon et Wasmuël

Quaregnon, l’appellation du tout début, au moment d’un premier point d’arrêt installé en 1865 sur la ligne Mons – Quiévrain. L’appellation Quaregnon-Wasmuël date de 1878 au moment de la construction de la première « gare » de 4ème classe pour voyageurs. La première pierre mentionnant « A Quaregnon, le 16 mars 1878 » est encore visible aujourd’hui sur le quai n°1, elle fut retrouvée dans les gravats du bâtiment démoli en 1977). La gare actuelle fut inaugurée en 1978.


Le 1er raccordé, L’Usine à gaz

L’usine à gaz de Wasmuël rue Constant Menier est construite en 1880 sous l’appellation « Société Anonyme générale pour l’éclairage par le gaz du Bassin Houiller ».
Primitivement, elle fournissait du gaz qu’elle fabriquait elle-même suivant le classique principe de distillation de la houille : chauffé dans de vastes creusets, le charbon libère des gaz que l’on purifie, le résidu est du coke. Entreposé dans trois cloches (vites appelées gazomètres), celui-ci sera destiné à l’éclairage des rues et des habitations.
En 1886 des conduites de gaz relient le gazomètre à une cloche qui était installée à la « Poire d’Or » (Troubiot) à Cuesmes.
Lorsque ce type de fabrication sera abandonné, les cloches serviront d’entrepôt au gaz issu de la Société Carbo-chimique installée à Tertre.
Les cloches abriteront encore du gaz naturel avant d’être détruites en octobre 1980.


Sous raccordé, Gilbert le tailleur de pierres

Quoique très modeste, le raccordement « Gilbert » sous-raccordé de l’Usine à gaz, desservait un tailleur de pierres Gilbert Lhoir auquel le rail amenait régulièrement ses lourdes matières premières (quai de chargement). Situé à deux pas de la de la fameuse « Baille Tchantcha », rendez-vous des gosses « du Robinet » fascinés par les locos fumantes.

Le 2e raccordé: la verrerie Dubail dite Saint-Antoine

Implantée dans les bâtiments de l’ancienne fonderie Louis Delrot, la verrerie Saint Antoine est créée en 1902 par les frères Arthur et Léon Dubail en bordure de la ligne ferroviaire Mons Saint Ghislain.
Ce raccordement à la gare de Quaregnon-Wasmuël permet de recevoir facilement la grande quantité de matière première indispensable à ce genre d’entreprise. Les wagons étaient tractés dans l’enceinte de la verrerie par le « Cheval Boby ».
La verrerie occupera jusqu’à 400 ouvriers et ouvrières. Elle fabriquait des verres à pied, à boire, des gobelets, des canettes.
En 1939, elle est fermée à cause de la guerre. En 1954, on fait un essai de reprise, mais en vain. L’entreprise ferme définitivement ses portes en 1956. En fermant ses portes, la verrerie a réduit à néant le petit potentiel industriel d’une commune et ainsi a supprimé une grande partie de ses revenus et affecté sérieusement sa situation financière.
Si l’usine elle-même est détruite pour céder la place à un joli square, les bureaux, magasins, laverie et réfectoire seront transformés en logements.

En gare d’ Hornu

La gare d’Hornu (Route) était située sur l’ancienne ligne 102 (Frameries – Saint Ghislain) appelée plus tard ligne 98 c (Flénu – Saint Ghislain). Le bâtiment qui deviendra une « halte » date de 1895. Il accueillera les voyageurs jusqu’au 3 février 1935.
Au niveau du trafic « marchandises », des entreprises locales vont s’y connecter via des raccordements privés : La faïencerie de Wasmuël, le C.G.A., les Ets François (Ets Libouton plus tard) et l’important raccordement des Charbonnages du Grand Hornu.

Le raccordement de la faïencerie raccordée au rail

En juillet 1890, MM Auguste Mouzin et Cie introduisent une demande de raccordement de leur manufacture de Faïences à la halte de Hornu.
Ce raccordement traversait la grand-route Mons-Valenciennes. (Passage à niveau non gardé) Lorsque le train de marchandises devait traverser, deux cheminots munis d’un drapeau rouge interrompaient la circulation.
A l’intérieur de la faïencerie, la voie traversait une vaste cour où se trouvaient les magasins d’emballage et d’expédition ainsi que les entrepôts pour les différentes matières premières.


La Faïencerie de Wasmuël

La faïencerie de Wasmuël fut fondée en 1834 par la famille Paulus. Elle était située le long de la route de Mons à Valenciennes et comptait deux fours. (Plus tard 4 fours). Cette usine fabriquait de la faïence à pâte jaunâtre ou rouge recouverte de vernis brun ou blanc opaque. C’étaient des ustensiles de ménage et de cuisine (terre à feu). Le fondateur étant décédé, sa veuve, aidée de ses fils continua l’exploitation jusqu’en 1878. En septembre de la même année, l’usine fut reprise par Auguste Mouzin qui fit moderniser le matériel et commença à produire toute une série d’objets de fantaisie en pâte blanche dure décorée grâce à l’emploi de vernis colorés. Parallèlement l’usine s’agrandit. Mais en 1893, la nature de la production change et l’on se tourna vers la fabrication de vaisselle courante tout en continuant à fabriquer de la fantaisie.
Lorsque la guerre éclata en 1940, l’usine ferma ses portes. Après un essai de reprise, elle a cessé définitivement toute activité en mai 1951. Les bâtiments ont servi d’habitation à des étrangers jusqu’en mars 1965, date à laquelle ils furent livrés à la démolition. Aujourd’hui, l’usine proprement dite sert d’entrepôt à un chantier de récupération et de commerce de ferrailles.

Sous raccordé, le CGA

En 1928 le « CGA » était un sous raccordé se greffant juste avant la gare d’Hornu-Route sur les voies de la Faïencerie, elle-même raccordée sur la ligne Frameries – Saint Ghislain.(L 98C)
« Comptoir Général d’Approvisionnement » (C.G.A.) . Basée à Haine-Saint-Paul depuis 1892, cette société coopérative située le long de la route de Mons à Wasmuël (Sentier du Pied vert), établit un dépôt qui alimentera les nombreuses succursales disséminées dans la région. Sorte de mini-supérettes offrant un maximum de produits à des prix relativement concurrentiels, les « C.G.A. participèrent, à leur manière, à l’augmentation du pouvoir d’achat des revenus moyens, voire modestes.
De 1940 à 1944 le site fut occupé par les allemands. (Dépôt de victuailles pour les soldats.)
En 1966, les bâtiments abandonnés par le C.G.A. sont investis par un grand nom du commerce local : les Etablissements Van Gobbelschroy (CATENA – première chaîne volontaire européenne de Quincaillerie).
Ils fermèrent leurs grilles en 1990 et les bâtiments sont démolis en 2/1993.
Aujourd’hui le lieu, dépourvu de toute trace de son passé commercial, est occupé par les magasins Colruyt.