
Le Chemin de Fer du Haut et Bas-Flénu est le berceau du réseau ferroviaire du Borinage. La première société privée de chemin de fer.
La volonté royale de construire sur le sol belge un « réseau ferroviaire d’utilité publique » a engendré, entre 1831 et 1835, de longs et très sérieux débats parlementaires. « Pourrait-on encore respirer normalement à une telle vitesse…? » se demandaient certains élus incrédules… Bref, la première ligne des chemins de fer de l’Etat belge sera inaugurée entre Bruxelles et Malines en 1835, une ligne à vocation voyageurs.
Mais le gouvernement ne peut à lui seul construire le réseau ferroviaire. Des sociétés privées obtiendront donc des concessions limitées, au départ, au transport de la houille des mines du sud de la Belgique. Ces sociétés collaboreront ainsi à l’élaboration de notre réseau.
Les rives du canal
La toute première de ces sociétés est la « S.A. des Chemins de Fer du Haut et du Bas-Flénu » dont la concession, demandée en 1831, est accordée deux ans plus tard. Le 7 mars 1836, la S.A. inaugure une communication ferroviaire entre 13 charbonnages… 7 exploitations viendront s’ajouter dans la même année. Le cahier des charges fait état d’un chemin de fer à ornières ayant pour objet de rattacher les rivages du canal de Mons à Condé au centre des houillères du Haut et Bas-Flénu. D’abord hippomobile, la traction va se mécaniser: de 1843 à 1846, le Haut et Bas-Flénu achète ses premières locomotives à la société du Renard, de Bruxelles. Le cheval sera enfin remplacé par la vapeur en 1852. Des 62 km que comptera le Chemin de Fer du Haut et Bas-Flénu, 42 seulement retourneront au domaine de l’Etat en 1871.
Vers Jemappes
La voie du Haut-Flénuétait située à 200 m en amont du Pont de Postes. Elle contournait Jemappes pour aller desservir les charbonnages du Haut-Flénu. La forte pente et le « plan incliné » (qui donnera son nom à une rue…) vers le Haut-Flénu avaient nécessité une machine à vapeur fixe sur la hauteur pour tracter les rames remontantes.
Vers Quaregnon
La ligne du Bas-Flénu se déroulait quant à elle à 200 m en aval du Pont Richebé, empruntant l’actuelle route de l’Espérance pour plonger, via la gare de Quaregnon-Central, au carrefour dit « Salik », vers le Pont Belliart et le rivage du canal de Mons-Condé.
Le Haut et Bas-Flénu sera raccordé en 1852 à la gare charbonnière de Jemappes, en 1856 en gare de Frameries à la ligne de Mons à Hautmont, en 1866 au chemin de fer de Saint-Ghislain… une triple jonction qui donnera au Haut et Bas-Flénu tous les débouchés possibles pour écouler son charbon, par rail et via le canal. Tout est mis en œuvre pour garantir une flexibilité maximale: les voies sont, ainsi, souvent à double écartement, voire à triple ou quadruple au niveau des embranchements.
Flénu-Central
Flénu-Central, la gare du « Haut et Bas-Flénu »… On se souviendra que la « Compagnie du Chemin de Fer du Haut et Bas-Flénu » avait raccordé ses rails à la gare charbonnière de Jemappes en 1852, à la gare de Frameries et donc à la ligne internationale vers Hautmont quatre ans plus tard, au chemin de fer de Saint-Ghislain en 1866. Les convois de houille boraine avaient donc de quoi s’évacuer.
Extraits du Livre en vente à la boutique du PFT Saint Ghislain. « La saga des gares « – à Mons et dans le Borinage – L 98 –de Eric Cornu, Jean Deplan, Pierre Lemal.)

Ligne Boraines

Jemappes. Canal de Mons à Condé, Pont des postes.

Jemappes. Le Plan incliné. Photo Pierre Lemal

Flénu. Cavée. Borne CDF (Chemin De fer de Flénu) Photo Pierre lemal
Quaregnon Central
Nous sommes sur la ligne du Bas-Flénu. L’axe principal de cette ligne plonge à partir de la station de Flénu-Central vers les rives du canal de Mons à Condé. Avant d’y arriver, les convois de charbon descendant des mines boraines passent par une gare de transit: Quaregnon-Central. Nous sommes au « carrefour Salik » d’aujourd’hui.
La gare de Quaregnon-Central était située tout près du puits n°1 du Nord du Rieu du Cœur, implanté à l’endroit de l’actuel magasin de meubles. Cette gare n’était en fait qu’un grand dépôt de locomotives et de personnel roulant et d’entretien. La gare était sollicitée à tous moments pour envoyer ses locomotives sur le réseau borain « nord » et y descendre les lourds convois de houilles qui descendaient vers les rives du canal ou les remonter en direction des gares de Flénu-Produits ou de Quaregnon-Monsville.
Desserte charbonnière très dense
La ligne du Bas-Flénu, à double voie jusqu’en 1925, à simple voie par la suite, montait à partir de Quaregnon-Central vers la gare privée de Ste Marie-Joseph et les charbonnages environnants en direction de Flénu. De Quaregnon-Central, partait, par ailleurs, une ligne vers le centre-même de Quaregnon qui desservait d’autres charbonnages. Cette branche sera supprimée dès la liaison de la ligne du Bas-Flénu avec le chemin de fer de Saint-Ghislain via Hornu-Route.
Extraits du Livre en vente à la boutique du PFT Saint Ghislain. « La saga des gares « – à Mons et dans le Borinage – L 98 –de Eric Cornu, Jean Deplan, Pierre Lemal.



Quaregnon. Chaussée de l’Espérance. Remise aux locomotives de Quaregnon Central.

Quaregnon. Passage à Niveau rue J. Destrée (Salik)- Charbonnage Nord du Rieu du Coeur.