Le rail au Borinage

Dans l’histoire des pays industrialisés, les charbonnages et chemins de fer sont indissociables.
Après l’essor du rail en Angleterre, la Belgique prit la tête du mouvement sur le continent. En Belgique, le Borinage fut une région pionnière. A son apogée, le réseau borain comportait près de 100 km de lignes principales, sans compter les innombrables raccordements privés.


Les charbonnages et nombreuses grandes industries ont fermé leurs portes. Mais les traces du chemin de fer, qui les reliait entre elles et les ouvrait au monde extérieur, sont encore très présentes sur le terrain. Remblais, tranchées, ponts-rails et ponts-routes, bâtiments de gares et maisonnettes de gardes-barrières, passages souterrains, bornes, balises, signaux, quais et abris antiaériens, clôtures ferroviaires…, de multiples vestiges nous racontent l’histoire du rail en Borinage. C’est aussi la mémoire des chemins du labeur, parcourus parfois douloureusement par des milliers de travailleurs au cours des derniers siècles.
Le RAVEL (Réseau Autonome des Voies Lentes) de la région Wallonne et les sentiers tracés par les communes sur les quelques lignes désaffectées nous permettent de découvrir les richesses de cette région, émaillée de prestigieux souvenirs ferroviaires et industriels, mais aussi de terrils verdoyants et de vallons bucoliques. Chemins du rail asbl.

Mises en service des lignes de l’Etat

Du fond de la mine, le rail a gagné la surface. Dans un premier temps, il reliait les charbonnages entre eux ainsi que les rivières et canaux ; les seuls moyens de transport pour évacuer le charbon à l’époque vers les autres régions de notre pays ainsi que vers l’étranger.
C’est Henri De Gorge qui fut le premier à prendre en 1829 une initiative dans la région en décidant de poser une ligne de chemin de fer de 1800 mètres qui relia la Grand-Hornu au canal de Mons à Condé. Les chariots furent traînés par des chevaux sur cette voie. La ligne fut inaugurée en mai 1830.

En 1835, après l’inauguration de la ligne Bruxelles-Malines, les gouvernements de l’époque poussent le chemin de fer vers les frontières du pays. Dans le Borinage, les mises en service se succèdent au rythme ci-après:
7/03/1836: Bas et Haut Flénu.
10/07/1840: Réseau de St-Ghislain : Formation à Warquignies. Formation au canal (Branche du canal).
1/10/1840: Réseau de St-Ghislain : Formation de Dour (Branche de Dour et de Thulin).
25/02/1841: Réseau de St-Ghislain : Branche de Warquignies à la gare des Chevalières.
5/05/1841: Branche de Warquignies à la gare de Buisson n°1.
4/08/1842: Réseau de St-Ghislain : Formation à la gare de Buisson n°2.
2/08/1842: Mons à Quiévrain.
26/07/1845: Réseau de St-Ghislain :Gare de Warquignies à L’Escouffiaux n°1.
1/03/1848: Réseau de St-Ghislain : St-Ghislain à la branche du canal.
22/11/1849: Réseau de St-Ghislain : Gare de Warquignies à L’escouffiaux n°7.
10/12/1867 : St-Ghislain à Frameries.
24/11/1872 : Mons – Flénu Produits à Pâturages.
6/05/1874 : Flénu Central – Jemappes.
24/08/1874 : Raccordement du puits n°2 du Couchant de Flénu à Flénu central.
1/10/1874 : Pâturages à Warquignies.
Toutes ces lignes étaient industrielles et desservaient exclusivement les charbonnages.

L’Etat réalisa le réseau prévu par la loi de 1834 mais de 1842 à 1870 il accorda de nombreuses concessions à des compagnies privées. Des raisons économiques, politiques et financières amenèrent l’Etat à les reprendre les unes après les autres.
En 1940, quatre compagnies subsistaient : Le « Nord-Belge », « Malines-Terneuzen », la « compagnie de Chimay » et « Bruxelles-Tervueren ».
Dans notre région, toutes les lignes, à part la dorsale Bruxelles-Mons-Quiévrain, furent exploitées dans les premiers temps du chemin de fer par des compagnies privées.