La gare de Maffle


La gare de Maffle a été mise en service le 20 septembre 1847 par la Compagnie des Chemins de fer de Tournai à Jurbise. La petite gare se situe sur la ligne 90, dont la section entre Jurbise et Maffle a été ouverte en même temps que l’ouverture de la gare. La ligne 90 est un axe transversal qui relie Denderleeuw à Jurbise via Ath et Grammont.
La ligne de Saint-Ghislain (100) viendra se greffer en 1878, à quelque 150 mètres de la station: cette ligne faisait la jonction entre le Borinage et Saint-Ghislain et Ath via Maffle.
La gare de Maffle est d’abord dotée d’un modeste bâtiment des voyageurs. Les installations seront modernisées au tournant du siècle: un nouveau bâtiment, du « Type Etat belge III », avec étage pour le logement du chef de gare, sera construit au tout début des années 1900 ainsi qu’un hangar aux marchandises, une rampe de chargement avec deux voies en cul-de-sac, voie de cour avec deux petits plaques tournantes. Une cabine « Saxby » construite de l’autre côté du passage à niveau gérait la circulation des trains et les barrières roulantes.

L’activité industrielle du village avait profité de l’arrivée du rail à Maffle. Dès 1869, les « Carrières Broquet » et les « Carrières, Scieries et Fours à Chaux de la Dendre » (qui se prolongeait jusqu’au canal Ath-Blaton) se connectent au réseau ferré par un raccordement privé situé à l’opposé du bâtiment principal. Les « Carrières Rivière de Maffle » rejoindront la station en 1906. La gare a subi de nombreux aléas pendant le second conflit mondial, notamment au niveau de l’embranchement de la ligne de Saint-Ghislain. Une nouvelle cabine de type Siemens fut adossée au bâtiment principal de la gare en 1946, quand le réseau de raccordements s’intensifia avec la « Marbrerie Casterman », qui deviendra la société « Fourmarier », la déviation par plaque tournante vers les scieries « Gain-Bougard »… Les pierres de 25, 30 tonnes arrivaient à Maffle des Carrières d’Ecaussines et de Soignies. Le déclin des carrières allait toutefois sonner le glas de l’intense activité économique sur l’axe ferroviaire. Les raccordements privés ont été fermés dès le milieu des années soixante. Le bâtiment principal a été démoli en 1979.
Et le trafic des voyageurs? Il fut certes toujours important à Maffle… jusqu’à ce beau jour de 1993 où la SNCB décide unilatéralement de fermer le point d’arrêt. Argument: moins de 100 voyageurs par jour et proximité de la gare de Ath. Révolte des citoyens, sondage, … 104 abonnés aux chemins de fer sont finalement répertoriés à Maffle. Victoire! Marche arrière de la société, réouverture du point d’arrêt en 1995.

Le point d’arrêt de Maffle a été fermé le 26 septembre 1993, par manque de rentabilité, notamment en raison de la proximité avec la gare d’Ath. Le Comité consultatif des Usagers, conduit par un ancien cheminot et soutenu par les autorités communales, ont démontré que la suppression du point d’arrêt était basée sur des données erronées. Le 2 septembre 1995, les trains s’arrêtaient de nouveau à Maffle… qui n’avait pas voulu mourir.

L’accident du 11 juin 1908
Un terrible accident s’est produit le 11 juin 1908 à quelques centaines de mètres de la gare de Maffle. A 11h46, le train 2665 partit de Mons en direction de Ath, Lessines et Grammont. Il arriva à Maffle à 12h33. « Arrivée à la limite de cette dernière localité et de la commune d’Attre », nous apprend la presse locale de l’époque », « la machine a déraillé et est tombée dans le remblai; le fourgon qui suivait est tombé sur la locomotive dont les charbons incandescents ont mis le feu à la voiture. En un clin d’oeil, les flamme se communiquèrent aux wagons, au nombre d’une dizaine, et bientôt l’incendie s’attaquait au train entier. Un certain nombre de voyageurs d’échappèrent, affolés, des voitures, mais d’autres, au nombre de quatre ou cinq, ont péri littéralement carbonisés, dit-on… » Une douzaine de passagers furent blessés, dont le chef-garde et le garde. Selon la presse locale, le déraillement a eu lieu « par suite de la chaleur qui a causé la dilatation de la voie.  » Les secours ont été portés immédiatement pas les habitants des alentours, notamment les religieuses d’Attre et de Maffle.
… »