
Deux points d’arrêt et une halte. Les villages de Vaudignies et de Neufmaison étaient jadis gâtés par le train. La voie unique conduisait voyageurs et marchandises de Saint-Ghislain à Maffle via la verdoyante ligne 100, avant le Pays de Ath.
La ligne 100 a été mise en service le 18 septembre 1879 entre Maffle et Vaudignies, deux mois avant l’ouverte du tronçon jusqu’à Saint-Ghislain, mis en service le 8 novembre. Les deux tronçons de la ligne 100 ont été fermés aux voyageurs et aux marchandises le 6 septembre 1962. La partie entre Villerot et Maffle a été démontée en 1965.
Un des premiers point d’arrêt créés fut celui de Vaudignies-Neufmaison, en 1879, en même temps que la création de la ligne 100. La halte de Vaudignies-Neufmaison (18/09/1879), était implantée à équidistance des points d’arrêt de Vaudignies (14/10/1895) et de Neufmaison (20/07/1892). Un nouveau bâtiment des voyageurs fut inauguré dans le même temps que la requalification du point d’arrêt d’origine en halte, le 28 février 1886: la nouvelle structure était une construction classique de l’Etat belge avec partie centrale à étage pour le chef de gare, salle des guichets et service de la voie dans les deux ailes latérales, façade cimentée, fenêtres cintrées. Le chef de station disposait, quant à lui, d’un jardin. La halte de Vaudignies-Neufmaison n’avait pas de hangar aux marchandises, mais était toutefois équipée d’une longue cour pavée, d’une rampe de chargement avec deux voies en cul-de-sac et deux petites remises pour les services de la voie. La voie unique de la ligne se dédoublait dès l’entrée en gare des deux voies « marchandises »: la société Vincter-Blondelle, négociants en grains, s’était raccordée au réseau (de 1898 à 1953). La gare de Vaudignies-Neufmaison connut quelques transformations au lendemain du second conflit mondial: la cour aux marchandises, entre autres, fut réduite à une seule voie accessible par rebroussement en venant de Chièvres. Vaudignies-Neufmaison fut fermée, en même temps que ses deux points d’arrêt, le 6 septembre 1962. A la sortie de la gare se greffait, sur la droite, le raccordement Vincter-Blondelle, négociants en grains, ouvert en 1897 et supprimé en 1953. Les installations ont été simplifiées en 1939. La voie 2, à quai, a été supprimée ainsi que le pont à peser et la voie de la cour aux marchandises qui alors été desservie le long de la voie accessoire. Aujourd’hui, la halte de Vaudignies-Neufmaison, à la Chaussée de Chièvres, a été rénovée et a ainsi gardé l’image de son passé.
Deux points d’arrêt
Le développement économique des villages a nécessité la création de deux points d’arrêt plus faciles d’accès. Le nouveau point d’arrêt de Neufmaison fut ouvert le 20 juillet 1892, celui de Vaudignies le 14 octobre 1895. Le point d’arrêt de Neufmaison était situé au PN 8 de l’actuelle, à la rue Colonel Balaince. Un abri, sur l’unique quai, permettait aux voyageurs de s’abriter par temps de pluie. La maisonnette du garde-barrière, où s’effectuait jadis la vente des billets, existe toujours mais elle a perdu en partie son aspect ferroviaire. Le point d’arrêt de Vaudignies était identique à celui de Neufmaison: il était situé à proximité du PN 11, à la rue des Ecoles. La maisonnette du garde barrière a été conservée.


Un grave accident à la gare de Vaudignies-Neufmaison
Le mercredi 23 décembre 1942, vers 6 heures du matin, un train circulant entre Ath à Saint-Ghislain avec 40 minutes de retard venait de quitter la gare de Vaudignies-Neufmaison. Il fut violemment percuté par deux locomotives attachées qui effectuaient un parcours haut-le-pied vers Saint-Ghislain. On a évoqué le fait que le brouillard état épais ce matin-là: le machiniste de la première locomotive n’aperçut que tardivement le signal de queue du train. Les deux locomotives tamponnèrent donc le fourgon du train qui fut littéralement pulvérisé et qui pénétra à son tour dans la dernière voiture dont la structure en bois ne résista pas. Prévenu par l’agent de service de la gare, le personnel allemand des chemins de fer vint au secours des victimes. Le machiniste de la première locomotive tamponneuse est sorti de l’accident presqu’indemne mais on retira de la voiture neuf morts et vingt-trois blessés dont sept gravement.

