
La gare d’Obourg est située sur la ligne 118, après Nimy, avant Havré. L’axe ferroviaire fait la jonction entre Mons et le bassin de Charleroi via la région du Centre. Les entreprises locales et, surtout, la cimenterie, ont joué une rôle très porteur pour la gare d’Obourg.
Nous sommes sur la « 118 », en bordure du Canal du Centre. L’arrivée du rail ici remonte à 1849, au temps de la très active Compagnie privée du Centre. La ligne a pour vocation le transport des marchandises et des voyageurs.
L’électrification de la ligne 118 en 1980 a changé la configuration de la gare d’Obourg. Le faisceau de « marchandises » a été déplacé de l’autre côté des voies, sur la gauche en direction de Manage, le but de la SNCB était de dynamiser le trafic interne en modernisant le fonctionnement de la gare pour répondre aux demandes des cimentiers. A l’époque, la gare, dont le bâtiment principal était constitué d’une partie centrale à quatre travées encadrée de deux ailes de longueurs inégales, était simplement « mécanisée » et pilotée par deux cabines de « jour » (block 19 et block 20) et une, plus petite, pour le service de nuit. Les installations comprenaient également une cour aux marchandises avec hangar et quai de chargement.



La grande majorité des traces du passé ont disparu, à Obourg, Le bâtiment principal de la gare, le hangar aux marchandises, les cabines mécaniques de signalisation ont été rasés en 1979; le passage à niveau a été remplacé par une immense passerelle surplombant les voies et le canal à grand gabarit. Le faisceau de formation, initialement construit à cinq voies, a été réduit à deux et ne fut que très peu utilisé. La station d’Obourg a été fermée aux marchandises en 1995. Le point d’arrêt d’Obourg d’aujourd’hui est desservi uniquement les jours de semaine. Un bâtiment en béton abrite aujourd’hui une sous-station électrique et une cabine (block 20), sans signaleur depuis 2005, et télécommandée par la gare de Mons. A l’endroit de l’ancien bâtiment principal de la gare, une stèle fleurie rappelle un épisode de la bataille de Mons du 23 août 1914, qui vit ce soldat anglais du 4e bataillon du régiment du Middlesex mourir en héros sur le toit de la gare alors qu’il protégeait la retraite des siens face à la poussée des Allemands.
Raccordements privés
Les entreprises locales ont très vite été intéressées par le rail, parallèlement au Canal du Centre tout proche.
- La Société des Phosphates du Bois d’Havré. et Hardenpont Maigret et Cie à St Symphorien et la Fabrique de Soie artificielle, qui deviendra plus tard Fabelta (Union des Fabriques belges de Textiles artificiels), ont été les premières à estimer l’importance du ferroviaire et à se raccorder au rail (1899 et 1904). La Société des Phosphates est devenue SA des Phosphates du Bois d’Havré et SA Phosphates de St Symphorien en 1927 avant de prendre le nom de SA des Phosphates de Saint-Symphorien en 1928. Son raccordement sera fermé en 1956. Le raccordement « soyer », qui incluait une ligne de tram privée qui reliait l’entreprise à la gare, fut fermé en 1973.
- Les cimentiers des Ciments Portland, les Cimenteries et Briqueteries Réunies (CBR), les Ciments d’Obourg… profiteront, eux aussi, du transport par rail à Obourg. Avant l’électrification de la ligne, deux raccordements, situés à gauche de la ligne vers La Louvière, permettaient la desserte des deux plus gros clients de la station: la cimenterie CBR, qui disposait d’une petite gare privée pour gérer son trafic interne qu’elle envoyait sur le réseau de l’Etat, et les Ciments d’Obourg: un faisceau de voies « marchandises » fut installé à droite des voies principales vers Manage. L’Européenne de Travaux ferroviaires (ETF), au sein de la société française Vinci Construction, a réalisé en 2024 un nouveau raccordement ferroviaire pour Infrabel vers la cimenterie d’Holcim à Obourg. Le calcaire, riche en carbonate de calcium, est extrait et traité à Vaulx, près de Tournai, puis transporté par train jusqu’à Obourg: le projet s’inscrit dans l’initiative GO 4 ZERO pour une production de ciment décarbonée. La mise en service du nouveau raccordement est prévue pour 2027, quand le nouveau four de la cimenterie sera opérationnel.


