Harmignies, gare blanche


Nous sommes sur la ligne 109, entre Cuesmes et Chimay. La gare d’Harmignies succède à celle d’Hyon-Ciply sur la ligne 109 vers Chimay. Son origine remonte à la mise en service de l’axe ferroviaire, entre 1868 et 1882. Le tronçon entre Hyon-Ciply, Harmignies et Estinnes a été mis en service le 10 janvier 1868. L’activité cimentière fut très importante à Harmignies.

La gare d’Harmignies, nationalisée en 1878, fut équipée d’emblée d’un bâtiment des recettes dans le style de l’Etat des années 1870: une construction dont la partie centrale et son étage s’articulait autour de quatre travées, entourées de deux ailes. Le bâtiment principal était équipé d’un « box-window » sur le quai n°1 d’où était géré la gestion du trafic. La gare était équipée de nombreux aiguillages montrant qu’elle fut une plaque tournante essentielle pour un lourd va-et-vient de marchandises et, surtout de ciment. On comptait jadis à Harmignies ls deux voies principales de la ligne 109 qui se dédoublait seulement en gare ainsi que sept voies « marchandises »: le quai n°2 en cendrée avait d’ailleurs été construit pour faciliter l’embarquement des voyageurs vers la région du Centre.

La ligne 109 n’a jamais été électrifiée. Devenu trop coûteuse, la ligne a été officiellement mise hors service par la SNCB le 31 décembre 2005. La gare d’Harmignies avait été fermée aux voyageurs le 30 septembre 1962, aux marchandises entre 1962 et 1964. La gare a conservé des souvenirs: ses vieux bâtiments –celui des recettes et le hangar aux marchandises. La cour aux marchandises a conservé ses pavés, les mâts des signaux mécaniques jalonnent encore la campagne vers Vellereille, là où la ligne est déferrée à partir de 1966. La dernière entreprise en activité, l’usine de clinker et de ciment blanc CBR, a cessé ses activités en 2014.

Raccordements privés

Sept autres voies composaient le faisceau « marchandises » auquel s’étaient branchées les entreprises locales: la société Gobert (1930), la carrière Paternotte (1901), la Société métallurgique de Sambre et Moselle (1926), l’exploitant de marne M. Ransart (1902), la société Betonia (1929), la gare privée de la société Cannon-Brand située entre les stations d’Harmignies et de Vellereille-le-Sec. La plupart des raccordements ont été fermés à la fin des années 50.

Visite de Raoni

Un temps recyclée en logements et en lieu d’économie sociale, l’asbl « Récupération » créée par Gianfranco Niedda, grand supporter du combat mené par Raoni contre la déforestation en Amazonie. Raoni, invité par les autorités montoises à vivre les festivités de la Trinité. Il avait voyagé vers Harmignies dans un autorail spécialement affreté par la SNCB et le PFT. (Photo B. Dieu/PFT)

Coverit

L’histoire de la gare d’Harmignies ne peut être dissociée du dossier « Coverit », société du groupe Eternit qui fabriqua et expédia par train de l’amiante-ciment jusqu’à sa fermeture en juillet 1987. De nombreux ouvriers ont été impactés par leur exposition à l’amiante dont la manipulation peut générer des pathologies graves. A Harmignies, sur 250 travailleurs, le « tueur lent » a fait plus de cents victimes et plusieurs dizaines de personnes malades. Une stèle en mémoire des victimes de l’amiante a été installée à l’endroit de l’ancienne entreprise en 2017.