Callenelle: des marchandises, des voyageurs jusqu’aux trains « P »


Nous sommes sur le territoire de Péruwelz, dont nous avons récemment revisité l’histoire de la gare, pour nous pencher sur la gare de Callenelle, village de l’entité péruwelzienne. La gare a été mise en service en 1870. Nous sommes sur la ligne 78 entre Saint-Ghislain et Tournai. (Photos SagaGares-PFT)

1870: la Compagnie des Bassins houillers du Hainaut, filiale de la Société générale d’exploitation des Chemin de Fer, ouvre la section de la ligne 78 entre Péruwelz et Tournai. Nous sommes le 15 février et seuls les convois de marchandises sont concernés. L’ouverture aux passagers se fera le 3 mai de la même année, après la reprise de la concession par l’Etat belge, le 25 avril.
La bâtiment des recettes est ouvert. En face de l’autre côté de la place, l’Hôtel-Restaurant de Tournai, très bien tenu par Madame Provins. La partie centrale du bâtiment des recettes présente un étage pour l’appartement du chef. Le bâtisse est équipée de deux ailes à toit plat, d’un hangar aux marchandises avec marquise, voie en cul-de-sac et gabarit.
L’arrivée du chemin de fer à Callenelle va favoriser le transport des marchandises et des productions locales. Aux deux voies principales de la ligne 78 seront connectée les voies « de cour » aux marchandises et les raccordements privés des entreprises locales.
La première entreprise à se lier à la gare sera la sucrerie Victor Dehon, Brouette et Cie, dès 1873. Le raccordement changera de titulaire avec le temps: Société Gustave Lefebvre, Brouette et Cie en 1887, Société Me Louis Marlier en 1906, Jules Ghisdal-Leplat en 1920. Les « Bétons de Callenelle » d’Adelson Waroux se raccorderont à leur tour à la gare dès 1911, les Charbons de Louis Cambier et Omer Demoustier dès 1935. Ces raccordements, jadis très productifs, seront tous fermés en 1965.

Signes de temps…

Toutes les infrastructures de jadis à Callenelle ont aujourd’hui complètement disparu. Le bâtiment principal « historique » a cédé l’espace à de simples et, souvent, bienvenues aubettes. Ce bâtiment, qui fut fermé en 1976 alors que le personnel était déplacé vers des stations plus importantes, et des marchandises, ainsi que la rampe de chargement, qui se trouvaient non loin du pont actuel qui a remplacé l’ancien passage à niveau, ont été rasés. La courbe de Callenelle a subi des transformations: une première après la deuxième guerre mondiale, une autre en 1980 à l’heure où la vitesse allait imposer une seconde cure de jouvence pour atténuer les anciennes courbes et contre-courbes entre Callenelle et le fameux « Pont des Imbéciles ». L’assiette des voies qui passaient jadis presque dans le village a été rectifiée, le rayon de la seule courbe restante a été augmenté pour les besoins nouveaux de la vitesse à l’heure de l’électrification au début des années 80. Et le point d’arrêt a été déplacé de près d’une centaine de mètres pour bénéficier de la ligne droite en gare.
Aujourd’hui, les trains de pointe (P) de la ligne 78 (Mons – Tournai – Lille-Flandres) desservent la gare de Callenelle en semaine… seulement.